Le récapitulatif de notre webinar et les réponses aux questions posées autour de la politique de rémunération dans un contexte d'inflation.
Fin 2022, le baromètre “Besoin en main d’œuvre” de Pôle emploi révélait que 61% des projets d’embauche pour 2023 étaient jugés comme difficiles par les employeurs.
Depuis la pandémie, les taux de turnover record mènent la vie dure aux entreprises. Et depuis cette même période, l’inflation bat son plein et impacte plus que jamais les Français (en 2023, 18% de la population vit à découvert tous les mois).
Un contexte qui amène les salariés à en attendre plus de leur rémunération (pour ne pas dire de leur entreprise) et qui confronte les organisations au défi de l’attractivité et de l’engagement des collaborateurs.
2023 a été marquée par la course aux augmentations de salaire (pour suivre la courbe de l’inflation) mais bon nombre d’entreprises atteignent aujourd’hui un plafond de verre, une limite dans la revalorisation salariale. C’est dans ce contexte que nous nous sommes posé la question suivante : en 2024, sera-t-il encore possible de créer une politique de rémunération qui fasse rêver ?
Pour y répondre, Rosaly a organisé ce 14 décembre, un webinar au cours duquel, Arbia Smiti, notre CEO et fondatrice, a donné la parole à des experts du sujet.
À ses côtés, Laëtitia Segrétain, HR Business Partner au sein du Groupe Up et Sandrine Dorbes, ancienne Comp & Ben chez BNP Paribas, aujourd’hui consultante experte en politique de rémunération et fondatrice du cabinet How Much.
Durant cet événement, nous nous sommes aperçus que les interrogations des participants étaient nombreuses. C’est pourquoi nous vous proposons d'énumérer succinctement les points clés de l’échange mais aussi de revenir en réponses sur les questions posées au cours du live.
La définition de la politique de rémunération est un exercice complexe, chronophage et souvent une source de remise en question. Une stratégie aussi importante est souvent pensée sur le moyen ou long terme. Elle fixe un cap à de nombreux aspects de la stratégie RH et parfois, indépendamment des changements que connaît l’entreprise.
Pourtant, faire évoluer sa politique de rémunération de manière régulière est un excellent moyen d’accompagner l’entreprise dans l’atteinte de ses objectifs. Dans la réponse aux enjeux économiques et stratégiques actuels, la politique de rémunération devient un levier particulièrement efficace pour sortir son épingle du jeu. Un levier qui permet d'accompagner les évolutions de la stratégie globale de l’entreprise mais aussi de s’adapter aux changements de culture observés. L’entreprise vit et sa politique de rémunération doit, comme elle, rester en perpétuelle évolution.
Comme pour le business, on définit une ligne directrice, des objectifs à atteindre mais aussi et surtout : les moyens pour les atteindre. Si on traduit cela en termes de ressources humaines, quelles sont les compétences et les profils dont on a besoin ? Comment va-t-on atteindre ces nouveaux objectifs RH et soutenir la stratégie globale de l'entreprise? C’est seulement à ce moment, que vient la question de la rémunération et plus précisément :
Donc en 2024 et dans un contexte où les cartes sont rebattues, il semble plus que pertinent de se poser ces questions et repenser sa politique de rémunération.
Définir sa politique de rémunération c’est bien, la communiquer c’est beaucoup mieux. Car avant d’essayer de convaincre ses collaborateurs, il faut faire en sorte que la rémunération soit comprise par toutes et tous. Les salariés ont besoin de comprendre où ils en sont, pourquoi est-ce qu’ils gagnent ce salaire et pas un autre mais aussi, comment leur rémunération est susceptible d'évoluer.
Pour parachever sa politique de rémunération, la communication joue un rôle déterminant. L’idée n’est pas de basculer d’un extrême à l’autre, en prônant la totale transparence. Par exemple, il n’est pas nécessaire de communiquer une grille de salaire précise, en revanche, il est préférable de donner de la visibilité sur la manière dont l’entreprise gère sa politique d’augmentation et de revalorisation salariale et également indiquer de la visibilité aux candidats et aux salariés à travers “des fourchettes” ou des “minimums”.
Sandrine Dorbes le rappelle très bien, la rémunération doit permettre de répondre à 3 enjeux : consommer, épargner et se protéger.
Détailler sa politique de rémunération c’est permettre aux salariés de mieux comprendre ce que l’entreprise met en place pour chacun, d’avoir des clés pour mieux gérer leur budget et se projeter. C’est aussi permettre aux salariés de comprendre ce que l’entreprise valorise en matière de comportement professionnel et comment elle le valorise.
Expliquer le rôle et le fonctionnement d’outils comme l’épargne notamment, c’est accompagner les salariés dans la construction de leurs projets de vie.
Pour communiquer efficacement, voici deux outils préconisés par nos experts :
Communiquer et le faire de manière transparente, c’est aussi être à l'écoute des collaborateurs, obtenir du feedback pour comprendre la manière dont la politique de rémunération est perçue et ainsi d’être en capacité de la faire évoluer. Comme l’ont rappelé nos invitées, une politique de rémunération attractive, c’est avant tout une rémunération qui comprend les besoins des salariés et candidats, et qui s’y adapte.
Des besoins qui, forcément, varient en fonction des profils, du métier, de l’âge ou encore des lieux de vie. Les besoins diffèrent et peuvent concerner des aides liées au logement, aux transports, à l’essence, des avantages en nature, un besoin plus important de flexibilité, etc.
Lors de ce webinar, Sandrine Dorbes a donné des exemples de différents besoins auxquels les entreprises vont devoir répondre en 2024 :
Conclusion pour 2024 : adapter sa politique de rémunération aux différents changements opérés dans la stratégie de l’entreprise n’est plus seulement une bonne pratique, mais un réflexe qui permettra de répondre au mieux aux attentes des salariés et des candidats. Communiquer régulièrement et de manière transparente devient un facteur clé dans la valorisation de sa politique de rémunération et un moyen de donner des clés de compréhension, dans un contexte de forte inflation souvent stressant pour les salariés. Et enfin, l’écoute et l’échange sont des leviers qui permettront de libérer la parole autour d’un sujet difficile à aborder et in fine, répondre le plus précisément possible aux attentes des salariés.
Résumé de la réponse de Sandrine Dorbes :
Nous sommes dans une course à l’innovation, pour trouver l’outil d'attractivité ou de fidélisation novateur qui fera la différence, alors qu’il existe déjà beaucoup de choses pouvant être impactantes :
Complément de Laëtitia Segrétain
Résumé de la réponse de Laëtitia Segretain :
Comme évoqué précédemment, l’écoute et l’adaptation de la politique de rémunération aux besoins des salariés et des candidats que l’on rencontre sur son marché est essentiel. Une population salariale dans laquelle on retrouve beaucoup de jeunes parents n’auront pas les mêmes besoins qu’une population dans laquelle on retrouve de nombreux salariés aidants.
Mais on retrouve tout de même des choses qui font la différence comme par exemple : le forfait mobilité durable et sa capacité à s’adapter aux habitudes de déplacement des salariés, que l’on retrouve de plus en plus mis en avant dans les offres d’emplois.
Complément d’Arbia Smiti :
Une étude menée auprès de nos clients montre que l’attractivité des offres d'emploi augmente de 18% lorsqu’elles mentionnent le salaire à la demande avec Rosaly.
Résumé de la réponse de Sandrine Dorbes :
Le BSI est un outil qui peut avoir beaucoup d’impact à deux conditions :
Exemple personnel donné par Sandrine Dorbes :
“Plus tôt dans ma carrière, je me suis occupée de la mise en place du BSI dans l’entreprise où je travaillais avec l’aide d’un sous-traitant. Je m’appuyais toujours sur mon BSI personnel pour voir plus facilement si il y avait des erreurs. Et à un moment je vois une prime de 2 000 € et pense tout de suite à une erreur. En regardant le détail sur mes bulletins de salaire, je retrouve la prime en question, attribuée à la suite d’un projet un peu particulier. Un an après, je me souvenais du projet, de l’effort réalisé autour de celui-ci mais j’avais complètement oublié cette prime.”
Une question à laquelle nous n’avons pas eu le temps d’apporter de réponse complète lors du webinar mais sur laquelle Rosaly vous répond maintenant :
Le bien-être financier est en train de se démocratiser en France et à juste titre quand on voit la situation dans laquelle évolue certains français (pour rappel : 18% des français vivent à découvert). Agir sur le bien-être financier c’est réduire le stress des salariés quant à ces sujets d’argent.
Notre dernière étude sur la question montre que 27% des salariés français ont eu recours à l’acompte sur salaire pour donner plus de flexibilité à leur budget (une flexibilité qui, forcément, agit positivement sur le stress financier des salariés).
Le bien-être financier des collaborateurs réside aussi dans le fait de donner des clés de compréhension comme évoqué précédemment. Agir sur le bien-être financier commence par le fait de communiquer autour de la politique de rémunération et d’en démontrer la valeur. La communication autour de la rémunération, c’est également le début de l’éducation financière.
Des premières actions que l’on peut compléter avec des conseils pour mieux gérer son budget, des ressources pédagogiques ou encore des ressources dédiées comme des CESF (Conseillers en Économie Sociale et Familiale).
Alors oui, le bien-être financier tend à se démocratiser en France et justement, les entreprises ont un rôle à jouer pour accompagner au mieux leur salariés dans ce contexte si particulier.