Stress financier : un enjeu de taille pour votre entreprise ?

Qu'est-ce que le stress financier ? Pourquoi peut-il vraiment impacter votre organisation ?

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L'équipe Rosaly
Fidélisation
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La crise économique, un accident de la vie, un imprévu ou même une gestion hasardeuse, et les soucis d’argent arrivent. Si jusqu’alors les études démontraient qu’environ un Français sur quatre était confronté à des fins de mois difficiles, les dernières enquêtes montrent que le problème concerne aujourd’hui un Français sur deux. Une situation génératrice d’une grande anxiété ayant des conséquences sur la santé et la performance des salariés concernés.

Les entreprises ont tout intérêt à proposer des solutions au stress financier pour retrouver des collaborateurs épanouis et compétitifs. Origines du stress financier, ses conséquences et son impact pour l’entreprise… Comment cette dernière peut-elle aider son salarié à traverser ce passage difficile ?

D’où vient le stress financier ?

Si l’argent ne fait pas le bonheur, il y contribue ! Se retrouver face à des difficultés financières peut arriver à tout un chacun, quelle que soit sa catégorie socioprofessionnelle. Les causes de ces difficultés sont bien identifiées.

La crise économique

Ces quinze dernières années ont été marquées par de nombreuses crises économiques. À peine les crises financières de 2008, 2009 et 2011 plus ou moins surmontées, le monde doit faire face à une pandémie qui paralyse l’activité des entreprises. De nombreuses sociétés ont, dès lors, recours à des licenciements et à la non-reconduction des contrats à durée déterminée (CDD). Les salariés échappant à ces mesures drastiques sont eux confrontés au chômage partiel. Dès 2020, le baromètre CSA/Cofidis relevait un affaiblissement de la situation financière des Français : le découvert bancaire moyen de ces derniers s’est creusé de 34 € supplémentaires pour atteindre 375 € !

L’accident de la vie

La maladie ou l’accident sont rarement sans conséquences financières. Qu’il concerne le salarié lui-même ou son conjoint, l’arrêt de travail prolongé se traduit inévitablement par une perte de revenus. Les charges fixes demeurant les mêmes, l’équilibre budgétaire peut rapidement être perdu. Les frais de procédure d’un divorce, puis l’éventuelle pension alimentaire à verser, constituent des causes fréquentes de difficultés. Au traumatisme inhérent à ces événements de la vie s’ajoute l’anxiété liée à la dégradation financière qu’ils entraînent.

Une facture imprévue

Une grosse panne de voiture, une surconsommation d’énergie liée à un hiver froid ou même un rappel d’impôts, et le fragile équilibre budgétaire existant est mis à mal ! Un découvert non autorisé, un ou plusieurs chèques non provisionnés, et c’est l’interdit bancaire qui pointe son nez !

 

Quelles sont les conséquences du stress financier ?

Le stress financier, comme toutes les autres causes d’anxiété, impacte directement la santé des personnes concernées et leur bien-être (ici on parle de bien-être financier). L’augmentation ou l’instabilité de la pression artérielle entraîne des maux de tête, de la fatigue, des douleurs musculaires et des maux de ventre. Pire, sur le plan physiologique, le système nerveux central génère de l’adrénaline, et l’hypophyse (une glande située à la base du cerveau) sécrète un excès de cortisol. L’excès de ces hormones du stress dans le sang affaiblit le système immunitaire, altère la qualité du sommeil et augmente considérablement les risques d’accidents cardiaques ou cérébraux. Cette situation peut également accroître le risque de suicide.

Un grand stress, lorsqu’il se prolonge, entraîne des pathologies difficiles à gérer. Le diabète, l’obésité et la dépression viennent aggraver l’état de la personne qui vit une véritable descente aux enfers. Le stress, passager ou chronique, affecte aussi les capacités cognitives. Le salarié en état de stress financier est non seulement moins performant du fait de son état général, mais il peut être amené à prendre de mauvaises décisions. Soumis au stress, le cerveau a en effet basculé en mode « survie », laissant peu de place à l’analyse. Les décisions sont prises résolument, mais trop rapidement !

Aux conséquences directes de l’anxiété s’ajoutent celles parfois dévastatrices des effets secondaires des traitements contre le stress, souvent auto-administrés ! Dès 2017, une étude de l’Agence nationale de santé et du médicament (ANSM) dévoilait que 13,4 % des Français avaient ingéré au moins une fois au cours de l’année 2015 un anxiolytique (Lexomil, Temesta, Xanax ou Tranxène). Les effets secondaires de ces médicaments pour traiter le stress sont très bien documentés : somnolence, baisse de la vigilance et troubles du comportement figurent parmi les plus observés. Cette même étude révèle que la France se situe au deuxième rang européen, derrière l’Espagne, en matière de consommation de benzodiazépines.

Les entreprises sont-elles concernées ?

En France, la Sécurité sociale évalue le coût du stress au travail entre 1,9 et 3 milliards d’euros par an. L’étude réalisée par l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) ne distingue pas entre elles les différentes causes de stress, sources d’absentéisme, de cessation d’activité et malheureusement, de décès prématuré. Nul doute néanmoins que le stress financier a sa part dans ce problème de santé publique qui affecte le bon fonctionnement des entreprises. Un salarié soumis à un stress financier plus ou moins intense, voit forcément ses aptitudes à remplir ses missions affectées. L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) a consacré un dossier à la question et listé les conséquences du stress pour l’entreprise :

  • Démotivation, perte de la compétitivité.
  • Dégradation de la qualité du travail.
  • Diminution de la productivité.
  • Dégradation des relations avec les collègues et la hiérarchie.
  • Absentéisme, arrêt maladie.
  • Démission et turnover.
  • Dégradation de la réputation et de l’image de l’entreprise.

Au-delà du sentiment d’empathie que tout employeur devrait avoir pour ses employés, la seule perspective des conséquences de leur mal-être sur son entreprise devrait lui faire prendre la question du stress financier très au sérieux !

Quelles solutions pour lutter contre le stress financier ?

Les solutions pour lutter contre le stress financier existent. Encore faut-il le détecter pour pouvoir intervenir ! La hiérarchie doit être sensibilisée aux conséquences et donc à la détection du mal-être au sein des services. La chaîne organisationnelle doit pouvoir repérer, au plus vite, la faiblesse de l’un de ses maillons pour pouvoir intervenir au mieux, conjointement avec la médecine du travail. Dans ce contexte, la qualité des relations humaines au sein de l’entreprise prend toute son importance. Ces dernières doivent permettre la remontée d’informations. Pour cela, elles doivent s’entretenir en privé avec le salarié pour prendre connaissance de son mal-être.

Lorsque l’origine du problème est établie, c’est-à-dire que le stress financier est confirmé, des solutions peuvent être proposées par l’employeur pour aider son salarié. Cela peut notamment pas par la mise en place d'un dispositif comme celui de Rosaly (solution de flexibilité financière comme l'acompte sur salaire ou encore un accompagnement et de l'éducation financière)

Une facilité comptable

L’entreprise peut rappeler au salarié qu’il lui est possible, conformément au droit du travail, de demander un acompte sur salaire. Concrètement, face à une dépense urgente, le salarié peut bénéficier du paiement anticipé des jours déjà travaillés durant le mois en cours. Une dette plus élevée peut se régler par une avance sur salaire. Contrairement à l’acompte sur salaire, cette dernière concerne des heures de travail non effectuées.

Elle n’est pas prévue par le Code du travail, mais n’en est pas pour autant interdite ! L’employeur et le salarié peuvent s’entendre sur le versement d’une somme et ses modalités de remboursement (montant de la retenue et nombre de mois concernés) pour dénouer la situation. Les facilités comptables font partie des instruments de fidélisation que l’employeur peut mettre en œuvre pour conserver son personnel.

L’aide à la gestion

Certaines personnes se mettent dans des situations financières difficiles, car elles n’ont tout simplement jamais appris à gérer un budget. Les entreprises peuvent aujourd’hui faire appel à des centres spécialisés capables de dispenser à leurs salariés une formation pour gérer leur budget personnel et familial. Cette formation peut s’inscrire dans une politique de prévention du mal-être, déployée par la société, au profit de ses employés. Un acte très concret pour lutter contre le surendettement et le stress financier qu’il engendre.

Organiser le covoiturage

Selon une enquête de l’Ipsos7, 75 % des actifs français utilisent leur véhicule pour se rendre au travail. Une dépense moyenne de 107 € par mois, qui culmine à 139 € en zone rurale. Les catégories socioprofessionnelles les plus modestes dépensent le plus : 115 € pour un ouvrier par exemple ! Organiser le covoiturage au sein de l’entreprise se traduit non seulement par un gain de pouvoir d’achat immédiat pour les salariés qui partagent leurs trajets, mais aussi par un renforcement des liens sociaux. En matière d’anxiété, une amitié vaut souvent dix thérapies !

Des activités de réduction du stress

À défaut de pouvoir totalement sortir du stress leurs salariés, les entreprises peuvent créer des conditions propres à sa limitation. Des activités de cohésion, des moments de détente, des spectacles (surtout ceux liés au rire qui favorise la sécrétion d’endorphine) peuvent permettre d’évacuer le trop-plein de stress. Des spécialistes peuvent transmettre quelques techniques de réduction et de gestion du stress : la relaxation par respiration ventrale par exemple. L’organisation de siestes ou la facilitation des séances de sport au travail sont aussi des outils reconnus à disposition de l’employeur pour contribuer à la sortie du stress.

Courant, le stress financier ne doit jamais être pris à la légère. L’entreprise qui le détecte chez un de ses salariés doit savoir l’accompagner. Une hiérarchie sensibilisée en vaut deux, et quelques mesures peuvent prévenir voire limiter les dégâts !

Les points à retenir :

  • Le stress financier peut potentiellement toucher un Français sur deux.
  • Les conséquences du stress financier peuvent être dramatiques.
  • Des formations à la gestion du budget personnel et familial peuvent être proposées.
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